Zoom sur la gonarthrose tricompartimentale

Publié le 11/06/2021 Temps de lecture: 6 minutes

Zoom sur la gonarthrose tricompartimentale

Ce sont les mal-aimés de notre corps, trop souvent négligés, les genoux sont pourtant des piliers pour notre santé. Bien souvent et à tout âge (comme chez les jeunes sportifs, contrairement à ce que l’on peut croire), ces articulations les plus sollicités de notre anatomie sont touchées par la gonarthrose (arthrose de l’articulation du genou) qui se traduit par l’usure du cartilage. En fonction des zones (compartiments) touchées au nombre de trois, on distingue : la gonarthrose latérale/médiale, l’arthrose du genou fémoro-patellaire et la gonarthrose tricompartimentale. Examinons en détail ce dernier problème de genou, puis indiquons l’importance de mettre en place un traitement rapidement tout en spécifiant l’intérêt des attelles de genou en curatif mais aussi en préventif.

mal au genou a cause de l arthrose tricompartimentale

  • Les premiers signes de la pathologie et son évolution : Lorsque le cartilage s’effiloche au niveau des trois compartiments du genou, les frottements des os apparaissent et créent une inflammation de la membrane synoviale. S’ensuit alors une sensation de chaleur locale, des douleurs articulaires diffuses (gonalgie sous forme de poussées à l’effort et/ou en position assise) sur la région postérieure mais aussi antérieure du genou, une production accrue du liquide synovial, une gêne avec une irradiation douloureuse vers le bas. Le bon interlocuteur, dès ces premiers symptômes, est le médecin généraliste car son évolution peut être particulièrement handicapante (raideur matinale, épanchement de synovie, déformation de l’articulation du genou, impotence fonctionnelle obligeant à marcher avec une canne, difficultés dans la vie quotidienne…).
  • Les sports concernés : La prévalence de la gonarthrose tricompartimentale est élevée chez les coureurs de demi-fond et de fond (marathoniens). Les sports de pivot entraînant des lésions ligamentaires et méniscales, (pouvant conduire aux lésions arthrosiques de l’ensemble du genou) peuvent aussi engendrer la maladie. Les sports collectifs de balle, de raquette peuvent aussi être générateurs de gonarthrose tricompartimentale.
  • Les pistes pour soigner une gonarthrose tricompartimentale : Une fois le diagnostic posé et en fonction de l’âge, des retentissements dans la vie quotidienne et la pratique sportive et du stade de la maladie, la prise en charge est différente : tout d’abord soulager les douleurs et mettre en décharge l’articulation du genou via une genouillère contre l’arthrose et la gonarthrose. Des mesures rééducatives et hygiéno-diététiques sont mises en place. Un traitement médicamenteux variable d’un patient à un autre peut être envisagé mais ce n’est pas automatique. Cependant le recours à la chirurgie est nécessaire en cas de douleurs rebelles associées à une gêne à la marche qui impacte le quotidien, ainsi qu’en présence d’une destruction radiologique du cartilage.

Reprise du sport avec une gonarthrose tricompartimentale, dans quelle mesure ?

La tolérance des sportifs arthrosiques est au cas par cas. Le facteur de l’apparition de la douleur et d’un épanchement doit déclencher l’arrêt immédiat des gestes techniques agressifs. Le port d’une attelle de décharge genou est aussi vivement conseillé. En cas d’intervention chirurgicale et pose d’une prothèse totale, le temps d’indisponibilité est compris entre 2 et 4 mois et varie en fonction de plusieurs critères (âge, antécédents de blessures au genou…). Lors de la récupération musculaire en phase rééducative, la pratique de sports non violents comme la natation est autorisée. La mise en place d'un programme d'entraînement spécifique individuel à la reprise sportive est à étudier sérieusement.

faire du sport avec une gonarthrose

La gonarthrose tricompartimentale, quel type de traitement suivre ?

Le traitement dépend du stade avancé ou pas de la maladie, du ou des facteurs responsables de son apparition, mais quelques règles de base sont essentielles et font office de traitements non pharmaceutiques.

  • Le traitement de base non pharmaceutique repose sur l’association des éléments suivants : l’information sur cette maladie du genou et un suivi médical régulier. La perte de poids (si elle est à l’origine de la maladie) est nécessaire via des exercices de renforcement musculaire. Pour les rendre plus ludiques et prévenir des blessures, les accessoires pour muscler ses genoux sont efficaces. Dès les premiers signes, de nombreuses études cliniques confirment l’importance de l’éducation thérapeutique du patient (ETP). L’ETP comprend des mesures hygiéno-diététiques, de ménagement de l’articulation du genou via sa mise en décharge. L’orthèse de genou innovante à la technologie brevetée est une alliée de référence pour décharger le genou et soulager immédiatement la douleur sans avoir les effets secondaires des médicaments. L’électrostimulation (programme anti douleur) est aussi préconisée.
  • Il arrive que les douleurs deviennent insupportables, la gêne à la marche considérable, surtout si la phase préventive et le traitement de première intention n’ont pas été suivis. Vient alors s’ajouter le traitement médicamenteux aux plusieurs approches : les anti-arthrosiques symptomatiques d’action lente (AASAA), les AINS, les antalgiques, les gels locaux à base de capsaïcine, les infiltrations de corticoïdes ou d’acide hyaluronique.
  • Il arrive que la symptomatologie devienne trop handicapante. C’est alors que l’opération du genou est décidée. Mais elle peut être programmée plus tôt aujourd’hui grâce à l’avancée des techniques chirurgicales et dans le but d’optimiser sa réussite. En effet un patient souffrant de douleurs permanentes, causées par la gonarthrose tricompartimentale, et sédentaire, aura un résultat fonctionnel moins favorable. C’est pourquoi l’intervention peut être plus précoce. L’ETP joue aussi un rôle important dans une chirurgie de l’arthrose.
  • La mise en place d’une prothèse totale du genou est la principale indication. Cette chirurgie, considérée aujourd’hui « intervention de routine » en chirurgie orthopédique (durée environ 1h30) est réalisée sous anesthésie générale ou locorégionale, selon le profil des patients. En post opératoire, le port d’une attelle de genou alliant cryothérapie et compression réglable permet de soulager les douleurs liées à l’acte et récupérer plus rapidement.

prothese de genou cicatrice suite a operation gonarthrose tri compartimentale

Peut-on prévenir la gonarthrose tricompartimentale ?

La prévention de tout type d’arthrose dont la gonarthrose tri-compatrtimentale passe par des mesures hygiéno-diététiques, une activité physique/sportive régulière et le port d’une genouillère ligamentaire pour éviter les blessures responsables de la survenue de l’arthrose du genou sur les trois compartiments. La genouillère de décharge est aussi intéressante pour les passionnés de sport. Ce dispositif médical permet de limiter les pressions et contraintes sur l’articulation du genou entre autres.

Qu’est-ce que la gonarthrose tricompartimentale ?

L’articulation du genou est une articulation complexe composée de trois os : le tibia, la rotule (ou patella) et le fémur. Ce dernier os de la cuisse s’emboite, via les ligaments croisés, en son extrémité basse arrondie (condyle) à la cavité haute du tibia en deux points de jonction : un situé sur l’extérieur du genou, l’autre sur la partie intérieure. Ainsi naissent le compartiment fémoro-tibial externe et le compartiment fémoro-tibial interne du genou.

rappel anatomique articulation genou

Quant à la rotule, elle s’articule via le ligament fémoro-patellaire médial en avant du tibia pour former le compartiment fémoro-patellaire. Entre ces trois compartiments, les muscles, leurs tendons, les petites bourses remplies de fluide synovial et les ménisques facilitent les mouvements par lubrification entre autres. La fosse poplitée, située à l’arrière du genou, a aussi toute son importance car elle contient des vaisseaux et nerfs nécessaires au « déverrouillage » du genou.

La gonarthrose tricompartimentale : une pathologie du cartilage mais pas seulement !

La gonarthrose tricompartimentale est le terme de médecine pour décrire une atteinte des trois compartiments du genou consécutive à un rhumatisme chronique. Dans cette affection articulaire dégénérative, communément appelée arthrose du genou globale, gonarthrose globale ou pangonarthrose, la couche de cartilage lisse (protégeant les extrémités des os) s’effiloche ou se déchire. S’ensuit alors un frottement et une inflammation de la membrane synoviale. Les compartiments ne peuvent donc plus glisser correctement car le liquide synovial ne joue plus son rôle lubrificateur pour réduire les frottements.

  • Premiers stades de la gonarthrose tricompartimentale : Ce type de gonarthrite tricompartimentale est considérée débutante lorsque le cartilage des trois articulations du genou commence à s’endommager.
  • Stade avancé de la gonarthrose tricompartimentale : Au stade avancé de l’affection, le cartilage est tellement usé que les os finissent par s’endommager. Des kystes et ostéophytes, communément appelés « becs de perroquet » se forment. S’ensuit l’épaississement permanent de la membrane synoviale. L’articulation du genou ne peut alors plus bouger librement.

gonarthrose tricompartimentale et sport compatible

Quelles sont les causes de la gonarthrose tricompartimentale ?

De nombreux facteurs favorisent l’apparition d’atteinte cartilagineuse des trois compartiments du genou :

  • l’âge,
  • le genre,
  • la zone géographique,
  • le diabète,
  • les facteurs héréditaires,
  • les troubles statiques (genu valgum, genu varum…),
  • l’alimentation,
  • le type de sport et son intensité,
  • le travail répétitif de force et de vibrations,
  • la surcharge pondérale,
  • les complications d'une chirurgie méniscale,
  • les suites post-traumatiques…

Pathologie articulaire fréquente, la gonarthrose tricompartimentale peut devenir très invalidante. Il est donc important de mettre en place des solutions préventives. Dès les premiers symptômes, une éducation thérapeutique des patients est importante. Après l’acte chirurgical, le succès de l’opération dépend en grande partie de la qualité de la rééducation, de la prothèse totale et de l’orthèse de genou portée.

 

Les conseils présents sur ce blog ne se substituent, en aucun cas, à un diagnostic de votre médecin généraliste ou autre professionnel de santé. En cas de doute, l'équipe Sport Orthese se tient à votre disposition pour vous aider dans votre choix. Pour ce faire, n'hésitez pas à demander une assistance personnalisée par un professionnel au 09-77-40-24-13 ou sur RDV.

Sources, Références, Etudes

De la consultation educative a leducation therapeutique du patient en orthopedie le modele de la chirurgie de l arthrose.pdf

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