Les fractures de la cheville sont l’une des blessures à la cheville les plus communes. Douloureuses, elles nécessitent souvent une immobilisation par une attelle de cheville. Apprenez-en plus sur cette blessure : ses symptômes, son origine, son diagnostic, son traitement et son accompagnement par un kiné.
Définition d'une fracture de la cheville
Afin de mieux comprendre ce type de fracture, il est essentiel de connaître les os qui composent la cheville et leur rôle dans cette articulation complexe.
Les os impliqués : tibia, fibula, talus
La cheville est une articulation constituée de trois os principaux :
- Le tibia : l’os sur la face avant de la jambe,
- La fibula : anciennement appelé péroné, l’os sur la face latérale externe de la jambe,
- Le talus : l’os cubique qui se trouve au cœur de la cheville.
Chacun de ces trois os peut être brisé ou fêlé. On parle alors de fracture de la cheville, ou plus communément de cheville cassée. Les fractures de la cheville sont particulièrement communes : elles représentent à elles seules 10 % de toutes les fractures répertoriées ¹.
Les malléoles, notamment, subissent fréquemment des fractures de la cheville. La malléole interne et la malléole externe sont respectivement formées par les extrémités osseuses du tibia et de la fibula.
Comment peuvent-ils se casser ?
Plusieurs facteurs de risque peuvent aussi jouer en faveur d’une fracture de la cheville :
- Le surpoids, en cela qu’il augmente la charge pesant sur la cheville,
- Le déficit de proprioception, ou en d’autres termes, le manque d’équilibre, favorisant le risque de chute ou de torsion menant à une fracture aigüe,
- Une pratique sportive intensive, particulièrement d’un sport sollicitant la cheville,
- L’âge, tend à augmenter le risque de fracture lié à une ostéoporose ou à la ménopause, même si des patients de tout âge peuvent être touchés par une fracture.
Cheville cassée : causes et facteurs de risque
Il existe 4 types de fractures, pouvant trouver différentes origines.
Les causes courantes : chute et accident sportif
- La fracture aigüe : elle fait suite à un traumatisme,
- La fracture de fatigue : elle est liée à une répétition de micro-traumatismes. Elle est fréquente chez les sportifs ou les personnes portant des charges lourdes au quotidien, lors de leur travail par exemple.
Les facteurs de risque : l'âge ou la maladie
- La fracture par insuffisance : elle est liée à un os fragile, affaibli notamment par une ostéoporose, soit une diminution de la densité osseuse.
- La fracture pathologique : elle est liée à une maladie touchant l’os : métastase, tumeur, infection, ou autre trouble osseux.
Sachez qu'il existe des exercices préventifs pour renfrocer ses chevilles afin d'éviter au maximum la survenue de ces fractures.
Quels sont les symptômes d'une cheville fracturée ?
Le premier symptôme d’une fracture de la cheville sera une douleur importante, faisant suite à un traumatisme. Le patient avec une cheville cassée a généralement des difficultés à marcher, voire en est incapable. La cheville peut également présenter un œdème, qui se traduit en une cheville enflée. Dans certains cas, la cheville peut également présenter des hématomes. Une cheville fracturée implique donc l'apparition des 4 symptômmes suivants :
- Douleur aiguë,
- Enflure et ecchymose,
- Déformation visible,
- Incapacité à mettre du poids sur la cheville affectée.
Quel diagnostic quand on se casse la cheville ?
Il existe deux moyens mobilisés pour diagnostiquer une fracture de l’articulation de la cheville : un examen clinique et un examen par imagerie médicale.
L'examen clinique
L’examen clinique, établi par un médecin, se déroulera en deux phases : une anamnèse, c’est-à-dire un interrogatoire, pour récolter les éventuels antécédents et symptômes du patient, ainsi qu’un examen physique. Il existe notamment un test permettant d’exclure toute suspicion de fracture de la cheville, appelé critères d’Ottawa. Il doit être réalisé dans les 48 h suivant le traumatisme ².
Les critères d’Ottawa reposent sur une série de critères. Si le patient répond négativement à tous les critères, alors la fracture de la cheville peut être écartée avec fiabilité. S’il répond positivement à, au moins, l’un des critères, cela n’indique pas une fracture, mais ne l’exclut pas. Il faut donc la confirmer ou l’infirmer par l’imagerie médicale. Les critères sont les suivants :
- Le patient a moins de 18 ans ou plus de 55 ans,
- Le patient n’est pas capable de prendre appui et de faire quatre pas sans aide,
- Le patient présente une douleur lors de la palpation de la région des malléoles,
- Le patient présente une douleur lors de la palpation du dessus du pied.
L'examen d’imagerie
Dans le cas où l’examen clinique n’infirmerait pas la suspicion de fracture de la cheville, le médecin devra la confirmer par une radiographie. Dans certains cas, un scanner, une échographie ou une IRM seront nécessaires également, pour vérifier la nature de la fracture ou la présence d’autres blessures, comme une entorse (blessure des ligaments) ou un arrachement ligamentaire.
Les options de traitement d'une fracture de la cheville
Même sans opération de chirurgie, des séances de rééducation accompagnées d’un kinésithérapeute sont souvent prescrites, pour consolider la cheville par renforcement musculaire, regagner en proprioception, regagner en mobilité et éviter des complications et autres séquelles.
Immobilisation : botte de marche ou plâtre
Le traitement orthopédique repose sur une immobilisation par un plâtre, une attelle ou une botte de marche selon les cas. Cette dernière permet au patient de continuer les déplacements en évitant l’utilisation de la cheville lors de la marche.
Traitement chirurgical et rééducation
Certains cas peuvent également nécessiter une intervention chirurgicale pour une guérison, notamment en cas de fracture ouverte. L’opération est appelée ostéosynthèse. Ce traitement chirurgical consistera alors en une consolidation osseuse par une plaque, des clous ou des vis.
Après combien de temps peut-on remarcher et se remettre au sport ?
Le temps d’attente avant une reprise sportive dépend de nombreux facteurs comme l’os fracturé, la nature de la fracture (fracture ouverte, double fracture du tibia péroné…), l’âge, le poids, la cicatrisation… Elle dépendra avant tout de la capacité du patient à poser le pied. Il faut compter à minima 4 semaines, avec l’avis favorable du médecin, et commencer par une activité sportive peu intensive et ne sollicitant que peu la cheville, comme la natation.
Sources
¹ Putineanu, D. (2016). Fracture des malléoles de la cheville. École d'orthopédie de l'UCL.
² Bachmannn, L., Kolb, E., & Koller, M. (2003). Les règles d'Ottawa pour exclure une fracture de la cheville. Minerva, 2(8), 133-135.