L'aponévrosite plantaire, aussi appelée fasciite plantaire, est l’une des affections les plus communes chez les coureurs. Pourtant, cette sensation très douloureuse du talon, reste largement méconnue, et ainsi rarement traitée. Cela peut être problématique, car elle peut mener à des complications, comme l’épine calcanéenne, une formation osseuse douloureuse pouvant nécessiter une intervention chirurgicale.
Les symptômes d'une aponévrosite plantaire : établir le bon diagnostic
C’est un professionnel de santé, tel qu’un podologue, qui posera le diagnostic. Il conduira d’abord une phase de discussion avec le patient dans le but de mieux cerner ses symptômes, avant d’établir un examen clinique.
Voici les symptômes de l’aponévrosite plantaire (2) :
- Douleur du côté intérieur du talon, particulièrement le matin au lever du lit, puis suite à une position assise prolongée
- Douleurs dans la plante des pieds ou la voûte plantaire, voire la cheville par irradiation, de manière moins systématique
- Mobilité pouvant être réduite
Le médecin pourra aussi procéder à un toucher de l’aponévrose, pour voir si elle présente une douleur particulière à la palpation. Quant à l’épine calcanéenne, il faudra procéder à une radiographie pour en confirmer ou non la présence. Certains médecins peuvent avoir recours à des échographies ou IRM, notamment en cas de suspicion de déchirure de l’aponévrose ou du tendon d’Achille.
Les traitements de l'aponévrosite
La bonne nouvelle, c’est que le traitement non-chirurgical est efficace pour 90 % des patients (3) ! Il faudra alors procéder à des exercices pour soulager la fasciite. Selon les exercices, il est conseillé de répéter l’étirement ou le massage entre tous les deux jours et plusieurs fois par jour. La guérison va alors prendre environ 3 mois, et peut, dans certains cas, s’étendre sur un peu plus de temps, jusqu’à un an maximum. À court terme, on pourra aussi faire appel à un traitement médicamenteux pour réduire la douleur. L’épine calcanéenne, quant à elle, peut nécessiter une opération de chirurgie.
La reprise du sport se devra donc d’être progressive, avec des entraînements courts et espacés. On peut aussi varier sa pratique, en incluant des activités physiques qui n’entraînent pas de traumatismes à la voûte plantaire, telles que la natation ou le vélo.
Le traitement va alors consister en une série d’exercices de kinésithérapie et d’étirements, pouvant être réalisés avec l’aide d’un kinésithérapeute, ou seul, à la maison. On peut également utiliser des outils spécialement conçus pour soigner la fasciite plantaire, comme le plateau anti-aponévrosite. Il faudra alors positionner les orteils du pied affecté sur le relief du Fasciiti Fighter, et relever doucement le talon, de manière à être en équilibre sur la plante des pieds, avec la voûte plantaire en position tendue.
On pourra également s’aider d’un mur ou d’une serviette pour relever la pointe du pied, ou réaliser des massages à l’aide de rouleaux de massage.
Toutefois, il faut noter que la fasciite plantaire peut être la conséquence d’autres dysfonctionnements corporels, comme le surpoids ou l’obésité, une mauvaise posture, le port de semelles inadaptées ou de talons, et autres conditions spécifiées plus haut, dans la partie concernant les causes. Ainsi, le traitement de l’aponévrosite plantaire ne peut pas être efficace, s’il n’est pas accompagné de correction de ces affections (4), par exemple, d’une perte de poids, dans le cas d’un surpoids, ou d’une pratique de la course moins intensive, le cas échéant. Pour aider la reprise, et prévenir toute rechute, les coureurs pourront ainsi s’équiper de semmelles ou de talonnettes pour aponévrosite : un petit coussin à enfiler dans la chaussure, positionné sous le talon, pour absorber les chocs destinés à l’aponévrose.
Les causes de l'apparition d'une épine calcanéenne
L’aponévrose plantaire, ou fasciite plantaire, est une affection du pied provoquée par une sur-sollicitation de la zone plantaire. Plus précisément, elle est causée par des chocs répétés sur la zone de l’aponévrose, la gaine fibreuse qui soutient la voûte plantaire (1). En faisant subir à cette membrane des traumatismes trop fréquents et répétés, on crée des micro-lésions et une inflammation, responsable de l’aponévrosite.
Parmi les facteurs de prévalence, on observe que les femmes sont plus touchées que les hommes, que l’âge d’incidence moyen se situe entre 40 et 60 ans, et augmente avec l’âge. Toutefois, chez les coureurs, le pic d’incidence est plus jeune. Le surpoids augmente aussi les chances de souffrir de l’affection, puisqu’il augmente l’importance des chocs subis par l’aponévrose. Les professions impliquant de rester debout de longues périodes sont aussi particulièrement représentées. Parmi les facteurs de risque, on compte aussi la pratique de la randonnée, le port trop fréquent de talons hauts ou encore le fait d’avoir une voûte plantaire (arche du pied) trop creuse, ou à l’inverse, trop plate.
Mais surtout, les coureurs sont particulièrement familiers avec la fasciite plantaire. En effet, les chocs répétés que représentent les foulées du running peuvent provoquer la patologie, si bien qu'elle fait partie des plus représentées parmi les amateurs de course.
On remarque que les coureurs pratiquant sur sol très dur, comme le bitume, et donc plus impactant, sont plus touchés par la pathologie. De la même manière, ceux qui pratiquent la course en descente, tels que les amateurs de trail, appuient plus sur la pointe du pied, et sont donc d’autant plus à risque. Toutefois, tous les amateurs de course à pied peuvent être touchés, et leur pratique est d’autant plus risquée s’ils utilisent des mauvaises chaussures de running. Il est ainsi crucial d’opter pour des baskets avec un amorti important.
Le principal risque de complication d’une fasciite plantaire, est de mener à une épine calcanéenne, aussi appelée épine de Lenoir. Elle est présente chez 60 à 90 % des patients atteints d’aponévrosite plantaire (2). Il s’agit là d’une calcification formant comme une excroissance osseuse au point de rencontre entre les tendons et le calcanéum, à savoir l’os du talon.
Bibliographie
Caratun, R., Rutkowski, N. A., & Finestone, H. M. (2018). Douleur persistante aux talons: Traitement de la fasciite plantaire par renforcement avec mise en charge. Canadian Family Physician, 64(1), e19-e22.
Heil, P. Tendon d’Achille et épine calcanéenne au cabinet médical.
Gollwitzer, H., Saxena, A., & DiDomenico, L. A. (2016). Traitement extracorporel par ondes de choc dans la fasciite plantaire chronique?. Minerva, 15(6), 143-146.
Aloulou, I., Dziri, C., Kharrat, O., Lebib, S., Miri, I., SALAH, F., & Elleuch, M. (2013). Quelles sont les différentes modalités thérapeutiques médicales d’une aponévrosite plantaire? Médecine et Chirurgie du Pied, 3(29), 60-67.