De nombreuses catégories de population sont suscpetibles d'être atteints par une blessure ou maladie de la cheville (sportifs, professionnels, jeunes en croissance, personnes souffrant d’une faiblesse ligamentaire ou musculaire, personnes sédentaires, obèses, seniors, …) au premier rang desquelles figurent les pathologies mécaniques. À titre d’exemple, les entorses de la cheville sont à l’origine de 7 à 10 % des consultations hospitalières (Amefi.fr1) pouvant entraîner une instabilité chronique de la cheville. Quant aux fractures et tendinopathies de l’articulation de la cheville, elles sont aussi particulièrement fréquentes. Les pathologies rhumatismales comme l’arthrose de la cheville sont aussi répandues en France.
De nombreux traitements non invasifs sont utilisés en association dans le cadre de la rééducation de la cheville. Parmi ces soins sans effet secondaire, l’appareil d'électrostimulation regroupant la stimulation électrique neuromusculaire (NMES ou EMS) et la stimulation électrique transcutanée (TENS) est approuvé scientifiquement efficace. Force est de constater aussi que de nombreux sportifs de tout niveau reconnaissent aussi les effets bénéfiques de la stimulation musculaire électrique de la cheville principalement après le sport, après une blessure ou un acte chirurgical de la cheville. L’objectif de cet article est de présenter le rôle bénéfique de l'électrostimulation en présence d'une cheville blessée ou douloureuse afin récupérer plus rapidement, atténuer la douleur et comment y recourir.
TENS & EMS post effort pour rééduquer la douleur et booster sa récupération
En quête de performances sportives optimales, l’athlète enchaîne les entraînements. Ces répétitions de séances sont source de contraintes sur les articulations, notamment sur celle de la cheville. S’ensuivent inévitablement fatigue et douleurs articulaires particulièrement en parties basses du gastrocnémien et du soléaire, muscles superficiels de la cheville s’unissant pour former le tendon calcanéen (tendon d’achille), induisant alors une baisse des performances sportives. Cette fatigue est due à l’accumulation d’acide lactique dans les muscles et à une diminution des réserves de glycogène.
Ainsi, dans le but d’accélérer cette phase de récupération sportive et donc permettre aux articulations des chevilles de retrouver leur état physiologique d’avant l’exercice sportif, la récupération passive, les étirements, le pédalage, la course et l’électrostimulation NMES (EMS en français), le port de chaussettes de compression sont des modalités de récupération. Arrêtons-nous quelques instants sur l’électrostimulation (EMS et TENS) en tant que methode de récupération musculaire (récupération active) et de reeducation de la douleur au niveau de la cheville après le sport.
Entre les phases d’exercices intensifs, le principe de la récupération active (RA) via l’électrostimulation cheville repose à l’instar de tout processus de RA sur l’augmentation du flux sanguin, la diminution du taux de lactate trop élevé accompagnée de puissances anaérobiques plus élevées (S. Ahmadi et al.2). Ainsi, la cinétique de de récupération est accélérée pendant et après les exercices, les compétitions et les séances d’entrainement (N. Babault et al.3). Des auteurs comme C.D Waren et al. 4 sont allés plus loin dans leurs études comparatives et concluent que la combinaison EMS et récupération passive s’avère encore plus efficace entre les exercices pour une récupération de qualité optimale. L’importance de la récupération est aussi basée sur la réduction significative des douleurs au niveau de la cheville et la prise de force musculaire de l’articulation. Ainsi, pour la prise en charge de la douleur non médicamenteuse après le sport, les études issues du milieu clinique depuis de plusieurs années prouvent que l’électrostimulation est efficace dans la rééducation de la douleur sportive. Ainsi, à titre d’exemple, AHY. Astokorki et al.5concluent lors de leur essai contrôlé randomisé que la TENS réduit la douleur induite par l’exercice tout en améliorant les performances d’endurance.
Optimiser sa récupération post-effort des chevilles avec l'électrostimulation
Les programmes de type « fonte musculaire », « renforcement », « récupération après entraînement et compétition » et « anti douleur » des marques reconnues leader en électrostimulation à visée rééducative (Compex, Bluetens,…) sont recommandés, car ils prennent en compte l’état des muscles de la cheville à l’instant T, leurs caractéristiques d’excitabilité et génèrent un confort de stimulation optimal sans danger. Si les séances de récupération et de rééducation de la douleur se font en cabinet, les électrostimulateurs Chattanooga proposent aussi de précieux programmes "réhabilitation I" et "rehabilitation II" déjà utilisés par de nombreux professionnels de santé.
Rééducation adaptée de l’entorse de la cheville via l’EMS et la TENS
Dans le domaine sportif mais aussi au quotidien, l’entorse de la cheville est LA blessure classique la plus fréquente. Elle se traduit par l’atteinte plus ou moins importante d’un ou de plusieurs ligaments, la douleur, l’enflure et la limitation de mobilité de l’articulation. L’entorse dans sa forme grave est définie comme déchirure du ligament de la cheville (complète). Pour lutter contre ce fléau de santé publique, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommandait déjà en janvier 20006 dans les techniques de rééducation de ce traumatisme de la cheville, la stimulation électrique « gate control » comme option thérapeutique pour lutter contre la douleur liée à la survenue d’une entorse de cheville. L’application d’une poche de froid et le port d’une orthèse compressive semi-rigide était conseillée pour réduire l’œdème.
Aujourd’hui, les nombreuses études scientifiques confirment le traitement fonctionnel de l’entorse par le port d’une attelle de cheville pour immobilisation relative type strapping ou chevillière semi rigide, l’utilisation de la stimulation électrique transcutanée antalgique (TENS) pour réduire les douleurs. Plus récemment, l’EMS s’est avérée aussi efficace pour réduire l’œdème sans effet secondaire (TW. Wainwright et al.7), améliorer la résistance ligamentaire et renforcer les muscles releveurs du pied.
Optimiser sa rééducation des chevilles après une entorse avec l'électrostimulation
Les programmes « antidouleur » de référence (Compex, Chatanoogaa, Bluetens, …) sont recommandés les 3 à 5 premiers jours après la survenue de l’entorse à raison de 1 fois par jour minimum. Pour réduire l’œdème, les programmes « douleur musculaire » Compex et « douleur articulaire » Bluetens sont des programmes adéquats. Ensuite, les programmes « renforcement » permettent le gain de force des fibres musculaires dites rapides et stabilisent l’articulation.
Le rôle de l'électrostimulation post chirurgie orthopédique de la cheville
Malheureusement, une entorse de la cheville mal soignée peut entraîner des récidives, une instabilité chronique, des lésions du cartilage et/ou une fracture de la cheville, rupture desligaments, … L’opération visant à réduire la fracture peut alors être préconisée parle corps médical. La ligamentoplastie de cheville est aussi un acte chirurgical de la cheville ayant pour objectif premier de stabiliser la cheville pour reprendre ses activités et éviter la dégradation de l’articulation. En période de rééducation post intervention et après l’enlèvement de la botte d’immobilisation, l’électrostimulation est reconnue scientifiquement efficace pour :
- soulager les douleurs post opératoires,
- en période de réadaptation (retour à domicile) en tant que méthode de kinésithérapie rééducative à domicile.
Optimiser sa rééducation des chevilles après une opération avec l'électrostimulation
À titre d’exemples, les programmes « amyotrophie » Chattanooga peuvent être mis en place par les professionnels de santé, expliqués au patient et prescrits à domicile avec l’électrostimulateur personnel. S’ensuivent les programmes de renforcement musculaire toujours via les appareils d’électrostimulation normalisés et reconnus fiables (Compex, Bluetens, Chattanooga pour les professionnels,…).
La récupération active, la réhabilitation et la réadaptation de l’articulation de la cheville sont donc optimisées via les méthodes non invasives de rééducation EMS et TENS. Sans effet secondaire et non addictive, l’électrostimulation de l’articulation complexe du membre inférieur est une alliée précieuse. Quelques études laissent aussi entrevoir des résultats prometteurs sur d’autres bienfaits de l’électrostimulation (et pas des moindres) au niveau de la cheville, de la jambe et du mollet (muscle triceps sural), notamment pour la rééducation de la marche des enfants atteints de paralysie cérébrale (NC Chan et al.8).
Bibliographie : Sources, Références, Etudes
1 Ameli – Reconnaître une entorse de la cheville – janvier 2021
2S.Ahmadi et al. - Effects of active recovery on plasma lactate and anaerobic power following repeated intensive exercise - 1996
3N.Babault et al. - Does electrical stimulation enhance post-exercise performance recovery? – 2011
4CD.Warren et al. Effect of three different between-inning recovery methods on baseball pitching performance - 2011
5Ali H Y Astokorki - Transcutaneous electrical nerve stimulation reduces exercise-induced perceived pain and improves endurance exercise performance – 2017
6Haute Autorité de Santé – rééducation de l’entorse externe de la cheville – texte des recommandations – janvier 2000
7TW. Wainwright et al. Does Neuromuscular Electrical Stimulation Improve Recovery Following Acute Ankle Sprain? A Pilot Randomised Controlled Trial – 2019
8NC Chan et al. Efficacy of Neuromuscular Electrical Stimulation in Improving Ankle Kinetics During Walking in Children with Cerebral Palsy – 2004