La contention veineuse : ce qu'il faut savoir

Avec le vieillissement de la population, l’obésité et l’excès pondéral, les traitements hormonaux, l’hérédité familiale de varices, les habitudes de vie (sédentarité, tabagisme, interventions chirurgicales,…), les conditions de travail (en position assise ou debout prolongée, les voyages d’affaire,…), le nombre de personnes touchées d’insuffisance veineuse des membres inférieurs ou d’une autre maladie vasculaire ne cesse de s’accroître. Être atteint d’une maladie chronique veineuse augmente les risques de complications telles la phlébite ou thrombose, l’embolie pulmonaire, le syndrome post thrombotique, la dépendance et la précarité sociale. La prévention de ces pathologies veineuses, leurs récidives, mais aussi leur traitement sont donc des enjeux majeurs tant pour notre bien-être que pour la pérennité de nos institutions de santé.

Comprendre la compression contention veineuse

Cet article se veut un guide de la thérapie par compression non-exhaustif et pratique pour aider qui que ce soit, de l’insuffisant veineux au travailleur, en passant par les passionnés de sport et les estivants adeptes des voyages, mais aussi les soignants, à comprendre ce que sont ces outils thérapeutiques ou de bien-être, leurs différences, leurs fonctionnements, leurs effets bénéfiques et leurs indications. Sans compter l’objectif de gommer les a-priori des plus récalcitrants d’entre nous concernant les dispositfs de contention / compression !

Bas de compression (ou bas de contention élastique), chaussettes anti-thrombose, collants et bas de contention grossesse, bas à varices, chaussettes de compression médicale, bandes de contention, gants de compression, bas de voyage, chaussettes de récupération,… Tous ces dispositifs de compression et de contention qui sont les pierres angulaires de la prise en charge des pathologies vasculaires ont en commun le fait d’être de véritables concentrés de technologie de pointe. Respirants, techniques, résistants, confortables et esthétiques, ils ont gagné, en quelques décennies, en observance, en innovations au niveau des textiles, des couleurs, des textures, du design,… et ont conquis le corps médical, les patients et bon nombre de sportifs et de voyeurs.

Réglementation - différences entre contention et compression : qu’en est-il ?

Souvent, le public et le corps médical ont tendance à confondre les termes « contention veineuse » et « compression veineuse ». Ce sont deux techniques thérapeutiques régies par le règlement (UE) 2017/745 du Parlement Européen et du Conseil du 5 avril 2017¹ qui, à premier abord, se dotent de caractéristiques identiques. Pourtant, elles ont des fonctions bien distinctes et complémentaires.

Contention compression : leurs particularités qui font leurs différences

La contention veineuse exerce une pression intermittente élevée uniquement lors des mouvements (marche, exercice, ménage,…). Dotée de matériaux non ou peu élastiques, la contention propose une rigidité très élevée empêchant de n’être délivrée pas des bas de contention (abus de langage) car il serait impossible de les enfiler. Lorsque l’utilisateur reste sans bouger (muscles décontractés), la pression délivrée est nulle. C’est la pression de repos que le professionnel de santé peut prescrire la nuit comme le jour. En résumé, la contention « contient » le membre pour stopper l’évolution de la symptomatologie. À titre d’exemple, elle permet de « maintenir » à un même niveau l’œdème des jambes en cas de lymphœdème donc supprimer la rétention d’eau et stopper le gonflement³.

En revanche, la compression veineuse « comprime » le membre via un tricotage élastique médical de l’accessoire ou du vêtement de compression. Ainsi, avec la compression veineuse la pression est permanente, que ce soit pendant l’effort ou au repos. C’est pourquoi les bas de compression ne doivent pas être portés la nuit, mais seulement en journée. Leurs caractéristiques intrinsèques permettent d’épouser la courbure des muscles et des membres via une force de rappel délivrée par cette pression active. En cas d’augmentation de la jambe, la compression médicale non-invasive et non-médicamenteuse, permet cette fois-ci de réduire un œdème et l’accumulation d’eau dans les tissus.

Un tour des points communs entre compression et contention

Un dispositif de contention délivre une « rigidité » qui s’oppose mécaniquement à l’augmentation du volume musculaire à l’effort. Ce principe s’appelle la pression de travail lors de la contraction des muscles. Qu’ils soient bas de compression, bas de contention ou autres vêtements compressifs ou de contention, ces moyens thérapeutiques des pathologies vasculaires (maladies veineuses, lymphatiques et artérielles), scientifiquement reconnus, sont essentiels et ce, à toute étape de la vie d’adulte (maternité,…)².

Pour ce faire, la pression délivrée par les dispositifs de compression se doit parfaite, s’adapter à la courbure du membre inférieur donc répondre aux spécificités de la loi de Laplace, lorsque « r » augmente, « P » baisse – lorsque « r » baisse, « P » augmente.

Source : Dr. Benigni, JP. De l’importance de la compression

Les effets de la compression ne sont plus à démontrer !

Les bénéfices de la compression veineuse l’emportent sans contexte sur les risques encourus, quel que soit le sexe, l’âge et l’état de santé des personnes. La compression médicale est l’acteur essentiel du traitement de l’insuffisance veineuse. C’est ce que confirment l’expertise du service de médecine interne de l’hôpital Edouard Herriot⁵ ainsi que la Haute Autorité de Santé (HAS). Le comité d’organisation de la Société Française d’Anesthésie et de Réanimation⁶ validait déjà cette prise en charge mais en pointant l’intérêt de la contention élastique en prévention physique ou mécanique de la thrombose veineuse. Ces résultats sont confirmés scientifiquement et unanimement aujourd’hui. Les effets avérés de la compression des membres inférieurs sont :

• l’amélioration de la circulation sanguine à plusieurs niveaux :
• à la surface de la peau, la compression agit sur l’hémodynamique (dynamique du sang) pour favoriser le flux sanguin vers les petits vaisseaux superficiels. Ainsi, la microcirculation est optimisée.
• dans le système veineux profond, la compression médicale augmente la vitesse du flux veineux vers les artères proximales de gros calibre et les artères distales de taille moyenne. Ainsi, cette thérapeutique optimise le transport du sang et de l’oxygène vers le cœur ou vers tous les autres organes (optimisation de la macrocirculation).

Cette amélioration de la fonction veineuse et des paramètres hémodynamiques a pour conséquences les bienfaits suivants :

• la limitation de la dilation des veines pour éviter l’apparition de varices pouvant entraîner la formation d’un caillot sanguin ou thrombose. Retrouver ou préserver des veines toniques garantes d’une bonne circulation sanguine est essentiel pour notre santé,
• l’élimination rapide des toxines ou déchets endogènes pour une peau parfaite, des jambes en pleine forme sans douleurs articulaires ou musculaires, sans cellulite et un corps qui fonctionne de façon optimale.

Classe de compression – force de pression : à ne pas confondre

Quatre classes de compression françaises sont retenues par la Haute Autorité de Santé (HAS)⁴ répertoriées ci-dessous (Classes de compression/pression françaises et dégressivité uniquement réservées aux bas de compression).