L'entorse de la cheville : la reconnaître et correctement la soigner

Publié le 06/06/2018 Temps de lecture: 8 minutes

L'entorse de la cheville : la reconnaître et correctement la soigner

L’entorse de la cheville est une blessure particulièrement fréquente, chez les sportifs comme chez les personnes plus sédentaires. Selon les cas, elle peut nécessiter un simple repos, une attelle de cheville, ou une opération. Dans cet article, on vous aidera à reconnaître l’entorse de la cheville et à la gérer au mieux, notamment sur la nécessité du port d'une chevillère ligamentaire lors de la reprise d'activité.

Qu'est-ce qu'une entorse de la cheville ?

Définition et épidémiologie

Cette pathologie traumatique est la plus fréquente en France, elle touche toutes les parties de la population, des sportifs les plus aguerris jusqu'aux amateurs, tout autant que les personnes non sportives. 5000 personnes en France seraient victimes chaque jour d’une entorse de cheville.

Une entorse de la cheville est une lésion ligamentaire de la cheville. La cheville est composée de deux ensembles de ligaments principaux : le ligament latéral externe, et le ligament latéral interne, de part et d’autre de l’articulation. Le ligament talo-fibulaire antérieur, c’est-à-dire externe, est celui qui est le plus fréquemment touché par une entorse (1).
Les ligaments fonctionnent à la manière d’un élastique. Seulement, s’ils sont étirés à l’extrême, ils peuvent aussi être endommagés, déchirés, voire rompre : on parle alors d’entorse. Cette blessure survient principalement en cas de flexion violente de la cheville : lorsque l’on se tord la cheville.

image entorse ligamentaire cheville

Elle peut survenir lors d’un mauvais appui sur un caillou lors d'un trail mais aussi en ratant une simple marche. Le poids du corps s’appuie alors brusquement sur le ligament latéral entraînant une déchirure pour les ligaments qui ne peuvent pas supporter ce choc. Ainsi, les sports d’appuis à fort impact au sol (Ski, Wakeboard, Snowboard, Tennis, Trail) et les sports d’appuis-contacts (Rugby, Handball, Football, Basket-ball…) sont de forts pourvoyeurs en entorse de la cheville. Si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez lire notre article dédié pour tout comprendre sur l’articulation de la cheville.
En connaissance de causes, la question qui se pose désormais est comment reconnaître une entorse à la cheville ?

Causes et facteurs de risque

Dans la plupart des cas, c’est une torsion de la cheville, vers l’intérieur ou l’extérieur, qui provoque une entorse, et parfois un simple traumatisme. Plusieurs facteurs de risque peuvent constituer un terrain favorable (3) :

  • Un déficit de capacités proprioceptives, ou dans le langage commun, un manque de coordination de la cheville, une instabilité chronique,
  • La fatigue musculaire,
  • L’âge,
  • L’hyperlaxité articulaire.

Les personnes sportives sont tout autant touchées que les personnes sédentaires. A titre d'exemple, dans les urgences américaines, la moitié des cas d’entorses de la cheville enregistrés touchent des personnes non-sportives (3). Si pratiquer un sport sollicite fortement la cheville, et augmente donc les risques de se tordre la cheville, cela augmente également la proprioception de la cheville, c’est-à-dire la bonne coordination de celle-ci, et diminue donc le risque. De la même manière, d’autres facteurs, qui ne concernent pas le patient, peuvent entrer en jeu. Ainsi, marcher ou courir sur un terrain irrégulier peut augmenter le risque de cheville tordue, et donc d’entorse, tout comme le port de chaussures inadaptées, et notamment de talons hauts.

Douleur & gonflement : les premiers symptômes

Au moment de l’accident, il se produit une déchirure ligamentaire plus ou moins importante, accompagnée parfois d’un craquement. Il est généralement ressenti une douleur vive et un gonflement qui survient quelques minutes après le choc. Ces signes peuvent également s’accompagner d'une impossibilité de s’appuyer sur sa cheville selon la gravité du traumatisme.
En résumé, les symptômes de l’entorse de la cheville vont dépendre de la gravité de la blessure. Ils peuvent comprendre :

  • Un œdème, c’est-à-dire un gonflement de la zone,
  • Une douleur plus ou moins intense selon la gravité,
  • Des hématomes au niveau de la cheville,
  • Une perte de mobilité de l’articulation,
  • Des difficultés à poser le pied.

Diagnostiquer les différents stades de gravité de l'entorse

Il est important de noter que l’intensité de la douleur n’est pas toujours proportionnelle à la gravité de l’atteinte et inversement. Il est ainsi important de se fier au bilan clinique afin d’évaluer correctement le degré d’atteinte ligamentaire. En fonction du type de ligaments touchés et de la nature des lésions (étirement du ligament, déchirure ligamentaire partielle ou totale), l’entorse latérale de la cheville n’aura pas le même degré de gravité. On dénombre trois stades de gravité d’entorses à la cheville (2) :

  • Stade 1 : entorse bénigne : il s’agit là d’une élongation du ligament, sans déchirure, qui peut impliquer un gonflement et une douleur modérée. Dans le langage commun, on la désigne par l’expression « foulure de la cheville ».
  • Stade 2 : entorse moyenne : une déchirure partielle d'un ou plusieurs ligaments, qui provoque souvent un saignement, qui forme des ecchymoses autour de la cheville. La cheville est enflée et douloureuse, au point qu’il est difficile de poser le pied au sol.
  • Stade 3 : entorse grave : on parle d’entorse grave lorsque le(s) ligament(s) sont totalement rompus. La cheville est encore plus gonflée, et les hématomes importants. La douleur est vive, au point qu’il est souvent impossible de poser le pied par terre.

Stade entorse cheville

Toutefois, ces symptômes peuvent aussi être présents avec d’autres blessures ou pathologies de la cheville : arthrite, fracture de la cheville, tendinite… Il est donc essentiel, pour poser un diagnostic fiable, et être correctement soigné de consulter un professionnel de santé qui procédera à un examen clinique. Dans certains cas, l'utilisation de l'imagerie médicale via une échographie, une IRM (Imagerie par Résonnance Magnétique) ou une radio seront nécessaires pour poser le diagnostic avec exactitude, notamment dans le cas où le patient correspond aux critères d’Ottawa, qui impliquent entre autres une impossibilité de prendre appui sur la cheville et des douleurs osseuses.

Comment soigner une entorse à la cheville ?

Attention, toute application de chaleur et toutes palpations ou tentatives de massages sont proscrites. En effet, ces pratiques peuvent aggraver les lésions.

Le traitement de l’entorse de la cheville dépend de sa gravité. Il convient de différencier les lésions latérales pures, de gravités moindres et dans lesquelles le traitement médical est possible, des luxations des tendons fibulaires ou encore d'une rupture complète des ligaments qui nécessitent parfois quant à elle une intervention chirurgicale (assez rare). Il est à noter que ce type d’entorse récidive facilement si elle est mal soignée et est souvent sous-estimée par les personnes atteintes. De plus, un risque de forte fragilité s'installe si elle est mal cicatrisée.

Dans l’immédiat, pour soulager la douleur et limiter l’œdème, il est recommandé de suivre le protocole RICE (Rest, Ice, Compression, Elevation), ou en français, GREC :

  • Repos : arrêter toute activité physique et ne pas trop solliciter la cheville, ce qui peut nécessiter une attelle ou des béquilles,
  • Glace : appliquer de la glace ou une attelle de cryothérapie pour limiter l’œdème,
  • Compression : confectionner un bandage de compression,
  • Élévation : surélever la cheville.

Dans le cas d’une entorse moyenne ou grave, une immobilisation de la cheville à l’aide d’une attelle ou d’une botte de marche peut être nécessaire. Les cas de rupture totale du ligament nécessitent généralement une intervention chirurgicale. Un traitement à base d’anti-inflammatoires peut aussi être prescrit lors de la prise en charge de votre médecin.

Rééducation de la cheville et temps de guérison

Le temps de guérison d’une entorse dépend grandement de sa gravité. Dans le cas d’une entorse bénigne, deux à trois semaines peuvent suffire. Dans le cas d’une entorse moyenne, comptez au moins quatre semaines. Enfin, dans le cas d’une entorse grave, il faudra jusqu’à 12 semaines.
Ces durées sont toutefois approximatives, tant elles dépendent de nombreux facteurs. Par exemple, dans le cas d’une entorse moyenne ou grave, le port d’une botte de marche peut aider à regagner en mobilité tout en gardant la cheville immobile, et favoriser une bonne reprise.
Pendant la période de guérison, il est conseillé de ne pas trop solliciter la cheville.

En résumé, voici les recommandations de traitement à suivre en cas d'entorse à la cheville selon son stade de gravité :

  1. Entorse bénigne de stade 1 : après avoir observé dans l'immédiat le protocole GREC décrit plus haut (Repos, Glace, Compression, Elevation), l’immobilisation de l’articulation latérale de la cheville via le port d'une attelle de cheville couplée avec le suivi d'une rééducation sur 3 semaines environ suffisent pour obtenir de bons résultats.
  2. Entorse moyenne de stade 2 : la marche à suivre sera identique que pour l'entorse de stade 1 mais son suivi sera néanmoins plus long pour porter ses fruits puisque l’immobilisation relative à l'aide d'une orthèse cheville + la rééducation devra être observée durant 2 mois environ.
  3. Entorse grave de stade 3 : en présence d'une rupture ligamentaire totale, le traitement est majoritairement chirurgical avec une rééducation préopératoire et post-opératoire importante. L’opération consiste en une ligamentoplastie (réparation du ligament). Elle permettra de récupérer une cheville parfaitement stable au bout de 3 mois de rééducation environ. Des attelles de chevilles sont utilisées avant et après l’opération , la rééducation avec un kinésithérapeute est nécessaire pour retrouver la mobilité et la solidité des ligaments.

Quand reprendre le sport après une entorse ?

Une fois la lésion des tissus guérie, il est important de reprendre l’exercice, d’abord pour muscler à nouveau la cheville, mais également pour travailler la proprioception. En effet, le déficit de proprioception est le plus important des facteurs de risque, et le corriger est particulièrement important pour éviter toute récidive. Il est alors conseillé de consulter un kinésithérapeute.

Cheville coureur entorse

Quant à la reprise sportive, elle dépendra de l’approbation du médecin, même après ces phases de re-consolidations, la cheville reste fragilisée...La mise en place d’un strap à la cheville pourra par exemple être d’une aide précieuse lors du retour à l’activité.

Prévenir une entorse et éviter les récidives

L'entraînement proprioceptif

Le meilleur moyen de prévenir une entorse est de travailler sa proprioception. On définit la proprioception par la perception des membres de notre corps dans l’espace. Il s’agit en d’autres termes de s’entraîner à avoir une bonne coordination des mouvements et un bon équilibre, de manière à éviter toute maladresse qui causerait une entorse de la cheville. Ces exercices de proprioception sont à répéter une fois par jour :

  1. Exercice 1 : En équilibre sur une jambe, on écarte lentement l’autre jambe, avant de la rapprocher à nouveau, à la manière du mouvement de ciseaux. On répète le mouvement une dizaine de fois pour chaque jambe.
  2. Exercice 2 : En équilibre sur une jambe, on soulève l’autre en arrière, en l’attrapant avec la main et en penchant le buste en avant. On répète cet exercice 5 fois par côté.
  3. Exercice 3 : Debout, les pieds joints et le dos bien droit, soulevez très lentement les talons, pour vous trouver sur la pointe des pieds. Reposez les talons tout aussi lentement, en gardant les pieds joints. À répéter 12 fois.

Si vous souhaitez approfondir votre rééducation afin d’éviter toute récidive et améliorer votre mobilité, vous pourrez trouver sur notre article dédié 10 exercices de renforcement des chevilles supplémentaires.

L'utilisation d’orthèses préventives

Le port d’une chevillère ligamentaire peut s’avérer particulièrement utile pour reprendre le sport tout en protégeant sa cheville d’une nouvelle blessure. Lors du retour à l'activité il convient de solliciter vos chevilles plus doucement qu'à l'accoutumée. Il est essentiel de bien s'échauffer avant de recommencer à pratiquer son activité. Nous conseillons le port d'une chevillère ligamentaire spécialisée  telle que la AIRCAST A60 ou encore la Malleo Dynastab BOA, conçues pour la reprise sportive modérée ou de haut-niveau après un traumatisme. Elles conviennet également parfaitement aux entorses bénignes, moyennes ou graves des ligaments latéraux.

Sources

(1) Bauer, T. (2014). Les entorses de la cheville et leurs séquelles. Revue du Rhumatisme Monographies, 81(3), 162-167.
(2) Bonnomet, F., Clavert, P., & Kempf, J. F. (2004). Les entorses de la cheville. ULP–Faculté de Médecine Strasbourg–DCEM1–Module 12B–Appareil Loco-Moteur1, 2005.
(3) Membre, M. F. K., & Membre, M. D. K. La qualité de prévention de facteurs de risque de récidive des entorses latérales de cheville dans une population non compétitive par l’utilisation de la rééducation proprioceptive.

 

N'hésitez pas à contacter notre équipe au 09.77.40.24.13 pour des conseils personnalisés

A propos de l'auteur
Thomas Graziani
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