Les orthèses : pourquoi en porter une et combien de temps la garder ?

Publié le 25/10/2019 Temps de lecture: 7 minutes

Les orthèses : pourquoi en porter une et combien de temps la garder ?

Disposant désormais de plusieurs années d’expériences dans le domaine orthopédique, l’équipe Sport Orthese vous propose au travers de cet article un regroupement des questions-réponses fréquentes sur la manière de porter ses orthèses, la balance bénéfices-risques, notamment en terme de durée, que ce port implique en fonction des utilisations.

Orthèse : Définition et différences avec les prothèses et les attelles

Par définition, le port d’un appareil orthopédique a pour but de compenser, immobiliser, prévenir ou encore corriger la déformation d’une partie du corps affaiblie ou blessée. Par le soutien de la zone atteinte, la cicatrisation ou le renforcement va être favorisé. La seule différence se fait entre les termes orthèse et attelle.

Une attelle a pour but d’immobiliser une articulation ce qui ne permet pas la pratique du sport.
L’orthèse va venir sécuriser la zone touchée, en prévention ou après une lésion articulaire, en la stabilisant. Ce maintien non immobilisant va permettre d'utiliser l'articulation donc de continuer la pratique sportive.

L'orthèse va ainsi suppléer un déficit ou un manque ligamentaire, alors qu’une prothèse vient remplacer un membre ou une partie de membre absent, dans le but de restituer la fonction de celui-ci et lui rendre son aspect d'origine.

Pourquoi porter une orthèse ?

Le bon comportement à avoir est toujours de soigner un patient avec un maximum de mécanismes d’adaptations actifs, plutôt qu’utiliser des mécanismes de protections passifs. On estime que 80% des pathologies sont dues à un mauvais comportement du type « Trop vite, Trop fort ».

La première étape de la rééducation sera ainsi d’habituer le patient à la progressivité dans l’effort : il faut quantifier son stress en fonction des symptômes et ne pas automatiquement prendre un médicament lorsqu’une douleur apparaît après une activité intense, ou une journée de travail avec une assise inappropriée. Il est indiqué de moduler ses comportements et d’adapter ses activités ainsi que sa posture au cours de la journée.

Lorsqu’une pathologie est persistante tout doit être fait pour trouver une solution, de la moins invasive à la plus invasive.

Exemple : Si vous êtes touchée par une aponévrosite plantaire, il n’est pas dans votre intérêt de commencer un traitement par une infiltration ou une opération avant même d’avoir essayer le repos relatif, la rééducation, les activités de transfert, les orthèses ou tout autre solution moins invasive pour le corps.

En début de traitement sont ainsi privilégiées les solutions actives sans adjuvants (activités de transferts, rééducation active..), puis si échec, on privilégiera des adjuvants passifs (thérapie Manuelle / osthéopathie, ondes de chocs, strapping, orthèses plantaires, chevillères…), puis si ces solutions sont de nouveau non concluantes, des adjuvants passifs médicaux (infiltration, chirurgie…) seront utilisés en dernier recours.
Ainsi, une orthèse est considérée comme un adjuvant passif qui peut aider à guérir, si on ne l’utilise pas comme seul traitement.

Dans quels cas utiliser une orthèse ?

Il y a plusieurs indications au port d’une orthèse, voici les différentes phases durant lesquelles son port peut s’avérer bénéfique.

Port de l’orthèse en prévention

C’est un sujet discuté et qui tend à se démocratiser. Par exemple, avec la progression des accidents de type traumatisme crânien à ski, il est maintenant rentré dans les habitudes de porter un casque de protection.
Ainsi, même si une blessure au genou n’est pas vitale comme peut l’être un accident sans casque, il n’est pas incohérent au vu du nombre de blessures impactant les genoux des skieurs chaque année, d’avoir recours à une orthèse de protection (à adapter bien sûr en fonction de l’intensité de sa pratique).
Dans les sports extrêmes comme le Motocross, où les accidents peuvent être très graves, l’orthèse haut de gamme de protection de genou est devenue quasiment une obligation. Elle ne permet pas d’éviter la blessure mais elle limite fortement la gravité de celle-ci.

Les sportifs de haut niveau font de plus en plus ce choix de prévention, par exemple chez les skieurs professionnelles il y a une moyenne de deux blessures aux ligaments croisés dans une carrière, ce qui correspond à un arrêt de 2 ans sur une carrière d’une durée maximum 15 ans. Dans ce sens, il nous semble ainsi primordial de nos jours de réfléchir en termes de protections même en entraînement, afin de diminuer les risques encourus.

orthese utilite

Port de l’orthèse en présence d’une pathologie persistante

Si une pathologie dure dans le temps, une orthèse de compression peut permettre de limiter les mécanismes de douleurs et reprendre plus tôt les exercices pour soigner la pathologie. Cela est souvent le cas pour une tendinopathie par exemple (Rotulienne, Achille,…).

Port de l’orthèse suite à un traumatisme

Suite à une blessure, le port de l’orthèse est utilisé en 3 temps :

Port de l’orthèse en immobilisation fonctionnel

Après une entorse, un choc ou un traumatisme ne nécessitant pas d’intervention chirurgicale, il y a un temps compressible de protection à avoir pour cicatriser et permettre une reprise sans séquelles du sport. L’orthèse est un moyen de limitation d’amplitude douloureuse, de compression pour diminuer l’œdème, et de remise en charge progressive dans les premières semaines suivant la pathologie.

Port de l’orthèse en reprise sportive

Après une immobilisation et une bonne rééducation, il est possible de porter une orthèse pour se rassurer et pour limiter le risque de sur-blessure. Mais elle doit être abandonnée le plus rapidement possible afin de ne pas créer de dépendance.

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Port de l’orthèse avant une opération chirurgicale (pré-opératoire)

Avant l’opération, l’orthèse est utilisée pour limiter un mouvement douloureux, néfaste concernant les suites du résultat post-opératoire. Elle permet aussi par les phénomènes de compression de limiter l’œdème résiduel et d’offrir une articulation la moins inflammatoire possible au chirurgien au moment de la date opératoire.
C’est un critère de bonne réussite de l’opération, comme une bonne mobilité infra douloureuse donc une absence de raideur pré-opératoire.

Port de l’orthèse après une opération chirurgicale (post-opératoire)

  • En post-opératoire immédiat : suite à l’avis du chirurgien (après une ligamentoplastie de genou ou une opération d’épaule par exemple), il y a un délai incompressible durant lequel certains mouvements ne vont pas être autorisés au patient. L’orthèse à ce moment-là est un mécanisme de protection visant à limiter les mouvements dangereux en bloquant une partie de la mobilité pour permettre de cicatriser progressivement et en sécurité.
  • En post-opératoire à court-terme : à partir de 6 semaines après l’opération. Toujours en fonction des consignes de votre chirurgien, les orthèses ne limitent normalement plus les mouvements fonctionnels globaux, en revanche, elles limitent les mouvements anormaux qui peuvent mettre en tension le ligament opéré, c’est une sorte de maintien actif qui va limiter les rotations et translations. Les professionnels de santé demandent parfois aux patients de continuer à la porter uniquement dans les lieux publics, dans les transports au commun, comme un « signalement » qu’ils sont blessés pour que les gens autour d’eux fassent attention à l’articulation encore fragile.
  • En post-opératoire à long terme : dans l’idée, si une articulation est opérée, c’est afin d’éviter d’avoir un mécanisme de protection passif à porter par la suite. Mais plusieurs situations, comme la reprise de sport, peuvent amener le patient à porter une orthèse.

La peur de la rechute est la principale cause du port d’orthèse (+ de 75% des cas) car le patient souhaite se protéger un maximum, pour se rassurer et éviter de refaire la même blessure qui a été vécue comme un traumatisme. L’aspect psychologique est à prendre en compte, et si le sportif se sent mieux avec une orthèse à la reprise, il ne faut pas hésiter à en porter une. En revanche, elle doit être portée à court terme, et il doit réaliser un sevrage progressif de l’orthèse pour ne pas créer de dépendance. Il n’est pas incohérent de se protéger par peur de re-rupture, si vous n’avez pas pris le temps de préparer votre corps à activité ponctuelle et intense que vous allez réaliser (Ski, Kitesurf, Wakeboard,…).

La deuxième raison du port d’orthèse après une opération est la gravité de la blessure. Si jamais le patient a eu de multiples fractures et gardent des séquelles après rééducation, un mécanisme de protection type orthèse permet de pratiquer des activités qui ne pourrait pas faire sans orthèse de protection (que le chirurgien ne permettrait sûrement pas).

Combien de temps faut-il garder une orthèse ?

L’orthèse est un outil de guérison par la protection, et la durée du port diffère selon les utilisations souhaitées.

Temps d’utilisation d’une orthèse en prévention

Pendant les activités extrêmes, la durée de port ne varie pas. Pour le Genou par exemple, nous vous conseillons un port systématique durant les pratiques à haute intensité comme en Motocross, à Ski de haut niveau ou en Wakeboard. Que cela soit avant une blessure ou après une blessure, limiter le risque de blessure sur une activité « extrême » est important.

A l’inverse, à aucun moment nous ne conseillons que les sportifs porte systématiquement une chevillère pour protéger le tendon d’achille en course à pied, ou deux genouillères pour jouer au Basket. Ce comportement n’a aucunes justifications scientifique et n’a aucun sens fonctionnel.

La première des préventions est une bonne préparation physique, adaptée à la pratique de son sport, afin d’avoir un corps prêt à encaisser les contraintes imposées.

Temps d’utilisation d’une orthèse en rééducation

La rééducation est souvent composée de 2 phases successives, celle d’immobilisation nécessaire au temps de cicatrisation suivie de celle de reprise d’activité ou l’orthèse doit pleinement jouer son rôle.

  • Phase d’immobilisation : Le temps de cicatrisation indique parfois une orthèse de limitation de contraintes et d’amplitudes pour permettre de diminuer l’oedème et l’inflammation provoquée par le mouvement ou tout autre sollicitation externe suite à une blessure. Ces orthèses ne sont souvent pas les mêmes que celles indiquées lors de la reprise sportive, elles offrent un maintien plus élevé et sont plus rigides, plus contraignante mais parfois indispensable. Elles doivent être enlevées le plus rapidement possible suivant les recommandations du médecin et des symptômes en présence.
  • Phase de reprise d’activité : Il faut essayer de faire un “sevrage” le plus rapidement possible, si la cicatrisation est bonne. Le strapping sur-mesure est également adapté, mais tout le monde n’a pas un kinésithérapeute à sa disposition. L’intérêt d’avoir une chevillère ou une genouillère classique a alors tout son sens.

NB : Attention tout de même en cas de polytraumatismes (entorses multiples, séquelles importantes ou encore pathologies chroniques arthrose…), de bien respecter l’avis de votre médecin, car le port d’orthèse peut être assez long.

A propos de l'auteur
Thomas Graziani
Thomas Graziani
Responsable SEO
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