Le Surf : un sport en pleine croissance ou les accidents sont nombreux
Pratiqué par plus de 35 Millions de personnes dans le monde, avec, pour la France, 5% de croissance chaque année, le surf se démocratise considérablement.
Le phénomène est observable, notamment sur les spots de la côte Atlantique: beaucoup plus d’écoles souvent pleines, des spots surpeuplés dès 6h du matin et un niveau toujours plus élevé.
Tous les spots sont désormais explorés dans le monde et lorsque l'on voyage un peu, on se rend compte que finalement, même à des endroits très dangereux, peu de monde s'équipe de protection pour surfer : surfer en maillot est un plaisir mais peut aussi s’avérer risqué.
Des solutions en prévention ou après des accidents existent et gagnent à être connues :
En prévention :
1- Le Casque :
Mis en avant dans l'actualité du surf dernièrement avec Jérémy Florès temporairement et Sally Fitzgibbons qui le porte pendant les compétitions depuis leur mésaventure, il n'est pourtant porté que par une poignée de surfeurs conscients des risques. Pourtant, les spots de Reef à fleur d'eau sont recensés par centaines sur notre planète et le port d'un casque, au moins sur ces spots dangereux, limiterait les risques de choc direct avec parfois des conséquences dramatiques.
Son port aurait sûrement pu s'avérer judicieux dans l'accident du 6 Décembre 2015 d'Evan Gieselman à Pipeline qui a fait le tour des réseaux sociaux par son sauvetage spectaculaire. Spot réputé très dangeureux, où des noyades par choc frontal sont fréquentes. Pourtant, une petite minorité de surfeur porte des casques...
Cette solution est aussi développée dans les écoles de surf, pour protéger les débutants des contacts avec leur propre planche (retour de leash) ou avec autrui. Il peut être aussi considéré comme un atout car c'est aussi un moyen de communication avec le système de radio intégré.
2- Le Lycra néoprène :
Un Tee-shirt ne suffit pas à protéger le corps du surfeur des sessions estivales, les nouveaux lycras néoprènes, plus communément appelés « Tops » sont une des solutions pour protéger le haut du corps. Ils ont plusieurs utilités et pourraient mettre à l'abri de mauvaises surprises un nombre important de surfeurs :
- La protection contre le soleil, indéniable, l'eau faisant souvent disparaître la sensation de brûlure.
- La protection contre les irritations provoquées par la planche et la wax, qui peuvent parfois vous gâcher un trip dans les îles.
- La protection contre les coupures (Reef, Rochers, Oursins) ou piqûres (Méduses…).
3- Les chaussons :
Ce sont les éléments les plus utilisés ; malheureusement, ils sont souvent portés l'hiver pour se réchauffer les pieds mais encore trop peu dans les eaux chaudes pour protéger du Reef et autres piqûres.
Le Corail présent dans des destinations exotiques peut souvent faire des dégâts. Il est très coupant et rentre très facilement dans la peau. Ce petit animal libère au contact de la peau des toxines qui provoquent démangeaisons, brûlures et infections cutanées.
Lorsque des fragments s'enfoncent dans la peau, il peut parfois provoquer des brûlures pendant plusieurs semaines. Quand vous avez connu cette mauvaise expérience, et gâché une partie de votre séjour, je peux vous garantir que vous réfléchissez à deux fois avant de ne pas emporter avec vous des chaussons de Reef.
En Curatif :
Les blessures ont toujours existé en surf, le rachis dorsal (dos) est majoritairement touché. De nombreux cas graves sont recensés chaque année allant jusqu'à la paralysie.
Mais depuis quelques années, de nouvelles blessures apparaissent, comparables à celles que l'on peut rencontrer dans les sports collectifs, de plus en plus d'entorses de genou et de cheville sont signalées. L'avènement des figures aériennes et la réception sur les planches après des sauts toujours plus haut y est pour quelque chose.
Quelques exemples d'accidents récents :
1- John John Florence blessé à la cheville lors de l'expression Session pendant le Quiksilver Pro Gold Coast en 2013, a réitéré avec le même type de blessure durant l'épreuve à Rio de Janeiro; depuis, le prodige hawaïen porte une chevillère de protection.
2- Jordy Smith qui annule, sa participation à l'épreuve de l'été indien d’hossegor en cours, à cause d'une blessure au dos et à la cheville.
3- L'australienne Stéphanie Gilmore revient à la compétition durant l'étape française, après une blessure importante du genou survenue en avril.
4- Alejo Muniz lors du Round 1 du quiksilver Pro d’hossegor qui s’est fait littéralement « mettre en pièce » par la force d'impact des tubes du Spot des Culs Nus. Une grosse entorse du genou est pressentie et une absence de plusieurs semaines est à craindre.
Ici on parle d'athlètes, tous professionnels, qui effectuent des entraînements intensifs pour revenir au meilleur niveau. Mais les blessures arrivent aussi au surfeur lambda, qui met beaucoup plus de temps à récupérer. Ces traumatismes fragilisent le corps, un maintien supplémentaire peut parfois s'avérer judicieux.
Des marques d'orthopédie (ex: DONJOY) ont donc développé des orthèses qui résistent à l'eau et s’adaptent à la pratique du surf : genouillères water-sport, attelle de poignet waterproof ou chevillère waterproof peuvent avoir leurs intérêts.
Conclusion :
Avec cet article, on ne cherche pas à voir débarquer sur les côtes des « surfeurs bioniques », mais simplement à sensibiliser les pratiquants au fait que le surf, malgré son aspect cool et accessible, est un sport extrême, au même titre que le snowboard ou le VTT.
C'est donc un sport accidentogène et la sécurité est un élément à ne pas prendre à la légère : connaître ses limites physiques et l'incertitude de l'océan est primordiale.
La connaissance des équipements de protection qui limitent les accidents est un élément à prendre en compte. Celles (les orthèses) qui vous permettent de continuer de surfer après une blessure est aussi importante.
Qui sait, peut être qu'un jour, à l'instar des sports d’hiver, ces protections deviendront une mode et on s'arrachera le tout dernier modèle des casques pour aller surfer sur du reef.
Maxime Sport-Orthese