Entre raideurs, inconfort et douleurs, de nombreuses personnes souffrent du syndrome myofascial, parfois même sans le savoir. Si cette douleur aussi intense que permanente peut réellement gâcher la vie, il est important d’en comprendre les causes et de savoir en identifier les symptômes, pour améliorer son confort de vie. Mieux encore : il existe des traitements, que ce soit accompagnés par un médecin ou seul, à l’aide d’outils d’automassage comme ceux de Blackroll.
Qu'appelle-t-on un syndrome myofascial ?
Le syndrome myofascial est un trouble musculaire douloureux caractérisé par des régions plus fermes localisées dans le muscle, qui provoque une douleur chronique. Cette douleur chronique peut atteindre différents muscles : fessier, plancher périnéal, trapèzes, dos, cou…
L’élément caractéristique est le point de déclenchement, aussi appelé point gâchette selon les sources (1). On parle aussi de trigger points en anglais et dans le jargon médical. En d’autres termes, il s’agit d’une sorte de nœud situé dans les muscles ou leur enveloppe, le fascia. Ce nœud provoque généralement une douleur dite référée, c’est-à-dire qu’on la ressent à un endroit différent de la zone qui pose réellement un problème.
Quelles causes provoquent l'apparition du syndrome myofascial ?
Le syndrome myofascial, est causé par la présence d’un trigger point, ou point gâchette. Il s’agit là d’une zone irritable logée au cœur du muscle (2). Stimulé ou compressé, ce point gâchette va causer la douleur myofasciale (3). Pour mieux comprendre ce phénomène, on peut simplement les envisager comme des nœuds musculaires.
Les trigger points sont principalement causés par l’activité excessive, ou par un traumatisme directement sur le muscle (4) mais aussi par le stress. En réaction à ce traumatisme, les fibres qui constituent le muscle vont se contracter, créant une zone plus dense. Cette contraction va freiner l’irrigation de la zone concernée, et donc son oxygénation, créant la douleur.
Ainsi, les trigger points peuvent apparaître dans de multiples situations du quotidien. Un entraînement sportif un peu trop intense, un travail qui sollicite trop intensément un groupe musculaire, une mauvaise posture, une blessure qui choque le muscle, et le nœud se forme.
Symptômes et diagnostic du syndrome myofascial
Le syndrome myofascial se caractérise par une douleur très localisée dans un muscle, ressentie au niveau du trigger point, accompagnée par une douleur référée, c’est-à-dire ressentie ailleurs que dans la zone en cause.
Pour diagnostiquer le syndrome myofascial, le médecin va d’abord diriger le dialogue avec le patient. L’idée de cette première phase essentielle, est de questionner le patient, pour connaître ses symptômes, ses besoins, et ses éventuels antécédents. Ensuite, le praticien procédera à une palpation, dans le but de sentir les points gâchettes, plus denses.
Le praticien peut également observer l’amplitude des mouvements. Il arrive en effet fréquemment que cette cristallisation dans le muscle empêche le patient de profiter de la pleine envergure de son mouvement, menant dans les cas extrêmes à une invalidité.
Lors de l’examen clinique, le médecin devra éliminer d’autres affections des tissus mous qui ont des symptômes similaires, et notamment la fibromyalgie. En effet, cette pathologie est souvent confondue avec le syndrome myofascial, en cela qu’elle provoque également des douleurs aigües et prolongées. Toutefois, contrairement au syndrome myofascial, la fibromyalgie affecte une zone étendue dans le corps. De la même manière, la fibromyalgie ne comporte pas de douleur référée, et ne provient pas systématiquement d’un muscle.
Traitements pour soulager la douleur provoquée par un syndrome myofascial
Le praticien peut faire appel à des méthodes non-invasives, c’est-à-dire sans incision, comme des rouleaux de massage. Elles constituent la majorité des méthodes de guérison possibles. Comme les trigger points qui le caractérisent sont constitués de fibres musculaires plus denses, la solution consiste alors en une manipulation externe, de manière à étirer le point gâchette.
Dans ces cas-là, le praticien va effectuer un massage profond des tissus, mais aussi des zones alentours. En effet, un trigger point va souvent réduire la mobilité d’un muscle, forçant la personne affectée à compenser par la sur-utilisation d’un autre muscle, et créer d’autres trigger points. Le kiné peut alors procéder à un massage de thérapie manuelle ou s’aider d’outils, comme des balles de massage. Il va notamment utiliser la méthode de la compression ischémique, consistant en des pressions soutenues et répétées sur le trigger point (5).
Une autre méthode, appelée Dry Needling, consiste en l’insertion d’une aiguille sous la peau. Il s’agit alors d’effectuer des petits mouvements dans le trigger point, de manière à le détruire, pour une libération myofasciale immédiate (6). On procède également parfois à des injections, pour détruire le point gâchette. Toutefois, le dry needling ne parvient pas toujours à parfaitement neutraliser le trigger point, et c’est pourquoi on le combine généralement à la thérapie physique.
En plus des soins pratiqués par un docteur, il est possible de pratiquer l’automassage soi-même, en s’aidant d’outils, comme un rouleau, balle, ou pistolet de massage. Il faudra alors veiller à travailler le point de déclenchement en l’étirant, de manière à désolidariser les fibres contractées qui le constituent.
Bibliographie
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