Les sports concernés : la dysplasie rotulienne est un motif de consultation très fréquent en médecine du sport. Toutefois cette malformation congénitale est courante dans les sports qui demandent une forte sollicitation de la jonction fémoro patellaire (articulation du genou), à l’instar des sports sur terrain dur/irrégulier, en flexion/extension ou les sports à impact (athlétisme, aïkido, boxe, brasse pour la natation, basket, course à pied, crossfit, cyclisme, danse, football, marche en montagne, musculation, rugby, running, ski, tennis, trail,…).
Les 1ers signes de la pathologie : la dysplasie rotulienne se manifeste par une douleur sourde antérieure et/ou autour de la rotule, mais aussi par une douleur mécanique du passage de la position assise à debout (appelée "signe du cinéma" ou encore "signe du canapé"), position assise seule ou en position accroupie. Un craquement (signe du rabot) et une sensation d’accrochage peuvent aussi se faire sentir lors de la flexion/extension.
Les pistes pour s’en sortir : le traitement de première intention est un traitement médicamenteux (antalgiques et AINS), l’application de froid (cryothérapie) sur la zone douloureuse et la mise au repos adaptée ou complète selon la gravité. S'enchaîne un travail de rééducation (kinésithérapie), de rééquilibration des muscles du genou et de renforcement musculaire. Le port d’une genouillère rotulienne apporte l’effet proprioceptif et le maintien de la rotule et de l’articulation du genou indispensables à une parfaite guérison. Son port est aussi recommandé en reprise sportive pour éviter les rechutes. En correction des troubles dynamiques et statiques liés à la dysplasie rotulienne, le port d’orthèses plantaires a fait ses preuves.
La dysplasie rotulienne, comment la soulager et la traiter ?
Quelles sont les conséquences de la dysplasie rotulienne ?
Peut-on prévenir la dysplasie rotulienne ?
Peut-on reprendre le sport après la dysplasie rotulienne ?
Qu’est-ce-que la dysplasie rotulienne ?
Quelles sont les causes de la dysplasie rotulienne ?
Quels sont les symptômes de la dysplasie rotulienne ?
LA DYSPLASIE ROTULIENNE, COMMENT LA SOULAGER ET LA TRAITER ?
Le traitement de première intention repose sur la conjugaison d’un traitement médicamenteux, de séances de kinésithérapie et d’un traitement orthopédique, qui se présente ainsi :
- l’application d’une poche de glace,
- le port d’une genouillère pour dysplasie rotulienne pour son action proprioceptive et son rôle de protection.
Le traitement de deuxième intention est le suivant :
- le renforcement musculaire progressif sans charge,
- suivi d’un travail de renforcement musculaire avec petit matériel,
- le travail proprioception unipodal puis bipodal,
- le port d’orthèses plantaires pour leur action correctrice des conflits et des troubles dynamiques et statiques,
- les automassages à l’aide de rouleaux de massage afin de réduire les trigger points (nœuds musculaires) avant et après les séances de renforcement musculaire. Ces accessoires efficaces évitent leur survenue pour moins de douleur et moins de déséquilibres musculaires.
Quant au traitement chirurgical, il est proposé uniquement en cas d’échec des précédents traitements, de dysplasie rotulienne compliquée d’une fracture ostéo-chondrale ou récidivante. Il peut consister à transposer la rotule et ses liens à leur place d’origine. La technique de stabilisation avec le tendon du droit interne en présence de luxation récidivante est aussi appréciée.
QUELLES SONT LES CONSÉQUENCES DE LA DYSPLASIE ROTULIENNE ?
Il est possible de développer en conséquence de la dysplasie rotulienne les syndromes ou les pathologies suivantes :
- l’installation de douleurs persistantes (syndrome rotulien),
- des subluxations (glissement de la rotule qui se replace spontanément)et luxations rotuliennes récidivantes (la rotule glisse latéralement hors de l’articulation),
- des pseudo entorses,
- une instabilité rotulienne,
- une usure prématurée du cartilage de la rotule causée par les contraintes et frictions trop importantes,
- cette complication peut être la conséquence d’une arthrose du genou précoce, appelée gonarthrose).
C’est pourquoi, la prise en charge de la dysplasie rotulienne est essentielle dès les premiers signes de la pathologie.
PEUT-ON PRÉVENIR LA DYSPLASIE ROTULIENNE ?
Prévenir sa survenue est possible, sauf en cas de cause exclusivement congénitale. Voici quelques conseils :
- une pratique sportive bien conduite, évitant les sursollicitations et contraintes excessives sur l’articulation du genou est fortement conseillée,
- une préparation physique menée dans les règles de l’art ne peut qu’être que bénéfique,
- un renforcement musculaire qui se veut équilibré avec un matériel de qualité adapté,
- le port d’une orthèse de maintien innovante aux matériaux respirants à la contention/compression intelligente est une solution efficace.
PEUT-ON REPRENDRE LE SPORT APRÈS LA DYSPLASIE ROTULIENNE ?
La reprise du sport est possible en prenant des précautions, même s’il y a acte chirurgical (dans ce cas en général la reprise sportive peut se faire à partir du 3ème mois). Les séances de kinésithérapie et le renforcement musculaire sont essentiels et prennent parfois du temps. Il est donc crucial de respecter ces phases de traitement et d’écouter son corps. Une reprise sportive trop rapide ne ferait qu’aggraver la dysplasie rotulienne. Le port d’une genouillère rotulienne dès la reprise sportive joue un rôle de maintien mais ausssi rassure.
QU’EST-CE QUE LA DYSPLASIE ROTULIENNE ?
L’articulation du genou est formée de trois os : le fémur, la rotule (patella) et le tibia pour former l’articulation fémoro-patellaire et la double articulation fémoro-tibiale. La rotule est maintenue dans la trochlée (surface recouverte de cartilage) par des muscles, des ligaments et la base du fémur à l’arrière. L’articulation trochléenne et complexe du genou, grâce à la rotule et à l’articulation fémoro-patellaire, permet le mouvement principal extension et flexion, mais aussi un léger glissement et une rotation axiale du fémur sur le tibia.
Lorsque la face profonde convexe de la rotule n’est plus maintenue dans sa trochlée, la rotule se déplace de façon horizontale. Alors que son rôle essentiel est la translation verticale dans la trochlée fémorale. Cette anomalie congénitale (car nous n’avons pas tous la même forme de rotule) est appelée dysplasie rotulienne ou dysplasie patellaire.
Elle ne doit pas être confondue avec la dysplasie trochléenne (dysplasie de trochlée) dont le siège de la malformation congénitale est à l’avant du fémur et peut nécessiter une intervention chirurgicale appelée trochléoplastie.
En présence d’une dysplasie rotulienne et d’une dysplasie trochléenne, nous pouvons parler alors de dysplasie fémoro-patellaire.
QUELLES SONT LES CAUSES DE LA DYSPLASIE ROTULIENNE ?
Il existe de nombreuses causes de la dysplasie rotulienne, de par l’implication plus ou moins importante de ces facteurs, chacun à leur façon. Nous pouvons citer trois grands types de facteurs :
- les facteurs anatomiques : une morphologie rotulienne et trochléenne insuffisante, une anomalie morphologique congénitale de la forme de la rotule, une rotule haute de par un tendon rotulien d’une longueur excessive ou une rétraction du quadriceps (muscle de la cuisse qui se fixe sur la rotule), une anomalie de la position de la tubérosité tibiale antérieure ou une hyper mobilité rotulienne,
- les facteurs intrinsèques : une origine génétique, des raideurs musculaires,
- les facteurs extrinsèques : une mauvaise qualité d’étirements, d’échauffement, de renforcement musculaire, le type de sport (sports à impact, sports sur terrain dur,…), la nature de la surface du terrain, des chaussures inadaptées,…
QUELS SONT LES SYMPTÔMES DE LA DYSPLASIE ROTULIENNE ?
La dysplasie rotulienne se caractérise par des douleurs sourdes qui se manifestent tout autour de la rotule ou sur la partie antérieure du genou. Elles sont présentes souvent lors de la course sur terrain en pente ou descente des escaliers. Au repos, ce syndrome douloureux est aussi présent en position assise prolongée, accroupie ou lors du passage de la position assise à la position debout. Dans ce dernier cas, on parle alors de « signe du cinéma ».
Des problèmes mécaniques peuvent aussi survenir, à l’instar d’un craquement (signe du rabot), de pseudo-blocages (accrochages), d’une instabilité subjective avec sensations de « grains de sable » et de dérobement.
Lors de la dysplasie rotulienne, la rotule peut glisser vers l’extérieur. On est alors en présence d’une luxation, parfois incomplète car la rotule se remet en place spontanément. On parle alors de subluxation.