Tout au long de la vie, le périnée, aussi appelé plancher pelvien, est soumis à de grandes pressions, ce qui peut ammener à suivre une rééducation périnéale. Suivez le guide pour apprendre à connaître cet ensemble de muscles pelviens, les cas qui nécessitent des exercices de rééducation du muscle périnée, mais aussi comment les pratiquer pour qu’ils soient efficaces et durables. Chez la femme, le périnée est particulièrement sollicité : la grossesse et l’accouchement, tout particulièrement, le mettent à rude épreuve. Pourtant, d’autres causes peuvent fatiguer le périnée, et nécessiter une rééducation périnéale, si bien que même les hommes peuvent être touchés. Un accompagnement avec un kinésithérapeute, une sage-femme ou un autre professionnel de santé sera alors nécessaire pour rendre de sa tonicité au plancher pelvien et corriger la gêne occasionnée par son relâchement.
Qu'est-ce que le périnée et à quoi sert-il ?
Le périnée est un ensemble de muscles co-dépendants, qui couvre une région s’étendant du pubis au coccyx. Il tapisse donc le bas du bassin en formant un hamac. Ce même bassin, qu’on appelle pelvis en latin et en médecine explique le deuxième nom que l’on donne au périnée : le plancher pelvien.
Ce regroupement musculaire est présent chez la femme comme chez l’homme, bien qu’il soit un peu différent entre les deux. Chez la femme, en plus de comprendre les muscles releveurs de l’anus et l’urètre, il entoure l’orifice du vagin, ainsi que le clitoris, alors qu’il se positionne sur la base du pénis et du scrotum pour l’homme. Leur fonctionnement et leur structure sont toutefois comparables.
On en entend souvent parler au moment de l’accouchement, pourtant, les muscles périnée sont constamment sollicités : lorsque l’on rit, que l’on parle, tousse ou éternue, ou tout simplement quand on est debout. Ce sont eux qui soutiennent les organes du petit bassin : utérus, rectum et vessie. Les voies digestives inférieures sont en mouvement constant, et exercent donc des pressions très variables sur l’organisme. Le rôle du périnée est donc ici de contrebalancer cette pression, en exerçant une force équivalente vers le haut, et ainsi maintenir un équilibre.
Mais ce n’est pas son seul objectif : le périnée contrôle également la contraction des sphincters, et de l’urètre, et permet donc une bonne continence urinaire comme fécale. Enfin, le périnée, en entourant les voies génitales, trouve aussi son importance dans la sexualité, puisqu’il permet d’amplifier le plaisir ressenti chez la femme, et la qualité érectile chez l’homme. Il entoure, en effet, le premier tiers du vagin, le rendant ferme et dynamique. En d’autres termes : le rôle du périnée est crucial, à bien des aspects, et le maintenir en bonne santé est essentiel.
Le rôle du périnée est ainsi essentiel, et son affaiblissement entraîne de nombreux désagréments. Effectuer des séances de rééducation périnéale avec des appareils de rééducation périnéale se révèle donc indispensable, à la fois pour prévenir tout risque d’aggravation, mais aussi pour traiter un relâchement et diminuer la gêne.
Pourquoi avoir recours à la rééducation périnéale ?
Avec la forte charge de nos organes abdominaux sur ses épaules, il n’est pas rare que le périnée se détende et perde du tonus. Si l’on en entend particulièrement parler lors de l’accouchement, puisque les risques sont alors amplifiés, ce n’est pas le seul facteur de risque pouvant dégrader la santé du périnée, et de nombreux autres entrent en compte… En voici quelques-uns qui augmentent le risque de dommages au périnée :
- Grossesse et accouchement, notamment pas voie vaginale
- Pratique intensive du sport (notamment du cyclisme)
- Tabagisme
- Affections de la prostate
- Intervention chirurgicale pelvienne
- Vieillissement
- Surpoids et obésité
- Hérédité
- Déficience du tissu collagène
- Modifications hormonales
- Constipation chronique
Si l’âge et est un facteur plutôt connu des affections pelviennes qui créent l’incontinence, il en est différent de la pratique sportive, qui peut surprendre certains. Pourtant, entre 8 % et 47 % des jeunes femmes athlètes souffrent de problèmes d’incontinence, liés à un relâchement du plancher pelvien, même lorsqu’elles n’ont pas subi de grossesse. Le surpoids, également, peut être problématique : on estime qu’au-dessus de 40 d’IMC, le risque de problèmes d’incontinence est multiplié par 5 ! À l’inverse, une perte de poids de seulement 10 % chez une patiente obèse réduit de moitié la fréquence des fuites urinaires(2) ! Quant au tabagisme, c’est en provoquant des quintes de toux régulière, qu’il met à mal le périnée.
Toutefois, la grossesse représente bel et bien un risque décuplé pour le plancher pelvien, qui doit alors soutenir à la fois la pression de l’utérus et le poids du fœtus, sans parler de l’accouchement qui représente un véritable traumatisme pour ces tissus musculaires. Ainsi, les femmes qui ont subi une ou plusieurs grossesses souffrent plus fréquemment de problèmes pelviens que les autres. Si les femmes ayant accouché par voie vaginale sont particulièrement concernées, les femmes ayant subi une césarienne ne sont pas exemptées. En effet, tout au long de la grossesse, le plancher pelvien doit supporter le poids du fœtus, et peut perdre en tonicité.
Chez les hommes, ce sont plutôt le vieillissement, les efforts répétés du périnée dus à une constipation chronique et la pratique sportive qui vont générer un relâchement du périnée, pouvant entraîner différents symptômes.
Tout cela peut mener, entre autres choses, à une perte de tonicité du plancher pelvien, causant un risque pour la santé qui peut alors nécessiter une rééducation périnéale. Le risque principal d’un relâchement du plancher pelvien est l’incontinence urinaire. Les études concernant le taux de femmes concernées donnent des résultats variables, d’autant plus qu’une grande partie des patientes affectées n’en parlent pas à un médecin, en raison du caractère tabou de la condition. Si bien que l’on estime entre 10 % et 58 %, le nombre de femmes affectées par une incontinence urinaire, et pour 10 % d’entre elles, le problème est tel que le port d’une protection est nécessaire(1). Attention toutefois : les fuites urinaires sont normales et ne doivent pas inquiéter après l’accouchement. C’est si elles persistent plus de trois mois (3), qu’elles doivent faire l’objet d’une attention particulière.
Un manque de tonicité des muscles périnée peut également causer d’autres problèmes de santé, tels qu’une douleur dans le bassin, ressentie sous forme de pression. Mais le problème peut devenir plus grave, avec notamment une incontinence urinaire sévère, une incontinence fécale, ou un prolapsus génito-urinaire, connu du grand public sous le nom de descente d’organes. Cette affection apparaît le plus souvent après de nombreuses années, et principalement chez les femmes ayant accouché par voie vaginale.
Comment faire une rééducation périnéale ? Les exercices & Appareils pour muscler son plancher pelvien
Pour le périnée comme pour un autre muscle, il s’agit de solliciter le muscle dans l’idée de le renforcer, et ainsi lui rendre son tonus. Il existe plusieurs façons de rééduquer son périnée. Si la plus accessible reste d’effectuer des exercices à la maison, être accompagné d’un kinésithérapeute ou d’une sage-femme peut aussi s’avérer important. Il prescrira alors des exercices, appelés exercices de Kegel, du nom de leur inventeur, notamment idéaux pour la rééducation du périnée après l’accouchement. Il est également bénéfique d’effectuer la rééducation périnéale par électrostimulation, pour permettre la contraction du muscle, tels qu’une sonde périnée.
Plus précisément, voici les techniques qui ont fait leurs preuves pour renforcer le périnée :
- Exercices de contraction à faire soi-même : il s’agit notamment de stimuler le muscle releveur de l’anus en répétant des contractions ;
- Séances de rééducation par un kinésithérapeute : elles demandent généralement un toucher vaginal pour stimuler la contraction du plancher pelvien ;
- Séances d’électrostimulation : elles permettent d’effectuer des contractions passives du muscle en le stimulant électriquement ;
- Le biofeedback : aussi appelé rétrocontrôle biologique, permet à la patiente de reprendre le contrôle de son corps en utilisant des appareils pour mesurer en direct l’activité périnéale.
Pour réaliser les exercices soi-même, il faut d’abord maîtriser la contraction de ce muscle. Il s’agit de contracter le muscle pour le renforcer, et de faire attention à ne pas le pousser vers l’extérieur, comme pendant l’évacuation des selles, ce qui pourrait, au contraire, affaiblir le muscle. Pour vous assurer que vous maîtrisez le geste, vous pouvez poser votre main à plat sur la région périnéale entre le vagin et l’anus, ou, pour les hommes, entre le scrotum et l’anus, et contracter votre périnée. Il doit alors se décoller de votre main. Si, au contraire, il pousse sur votre main, c’est que vous effectuez le mouvement inverse.
Il est également recommandé de se munir d’une sonde de rééducation périnéale, pour accompagner les exercices. Introduite dans le vagin pour mesurer l’intensité de la contraction, la sonde permet en effet d’avoir une plus grande maîtrise des gestes et exercices, et donc de réaliser les mouvements correctement pour un résultat durable. Afin de vous aider à y voir plus clair, nous avons regroupé les 3 sondes de rééducation connectées les plus populaires du marché français dans un article dédié comparatif rééducateur périnéal.
Exercice 1 de renforcement
- 1. Couchez-vous sur le dos, les bras le long du corps, les genoux pliés vers le haut, les muscles pelviens détendus.
- 2. Alternez 5 secondes de contraction du périnée avec 10 secondes de repos.
- 3. Faites 3 séries de 10 contractions, avec un temps de repos d’une minute.
Exercice 2 de renforcement
- 1. Couchez-vous sur le dos, les bras le long du corps, les genoux pliés vers le haut, et relevez votre bassin de manière à le décoller du sol.
- 2. Alternez 5 secondes de contraction du périnée avec 10 secondes de repos.
- 3. Faites 3 séries de 10 contractions, avec un temps de repos d’une minute.
Exercice 3 de renforcement
- 1. Mettez-vous en position debout, les bras le long du corps.
- 2. Alternez 5 secondes de contraction du périnée avec 10 secondes de repos.
- 2. Faites 3 séries de 10 contractions, avec un temps de repos d’une minute.
Pour vous accompagner lors de vos exercices pratiques de rééducation du périnée après l’accouchement, vous pouvez vous munir de différents appareils. Une sonde vaginale, permettra de quantifier votre effort pour rendre votre exercice plus précis, et plus efficace. Des sondes connectées à une application mobile permettent également de rendre les exercices plus ludiques, en proposant par exemple des mini-jeux.
Enfin, vous pouvez utiliser un electrostimulateur périnéal, qui permettra, par une décharge électrique douce, de stimuler le muscle pour provoquer sa contraction, et donc son renforcement.
Quand faut-il commencer la rééducation du périnée ?
Pendant la grossesse
La grossesse sollicite grandement le périnée, par le poids qu’elle fait peser sur lui. Il est donc important de pratiquer des exercices tout le long de la grossesse, à la fois pour diminuer la gêne déjà présente, prévenir les risques post-partum, mais aussi pour se préparer à l’accouchement, puisque les muscles périnée y seront mis à l’œuvre. Vous pouvez procéder aux exercices tout le long de la grossesse, tant qu’ils n’induisent pas de gêne, d’inconfort ou de douleurs.
Après l’accouchement
La rééducation périnéale, passant par un entraînement musculaire, est essentielle après l’accouchement, qu’il ait été réalisé par voie vaginale ou par césarienne. Cela permet de diminuer la gêne à court terme, mais également de prévenir les risques de dommages long terme. Toutefois, il ne faut pas aller trop vite, pour ne pas sur-solliciter les muscles du plancher pelvien, et avoir un effet inverse. Il est recommandé d’attendre deux mois après l’accouchement pour commencer la rééducation (3).
Après une épisiotomie
L’épisiotomie est un véritable traumatisme pour les muscles du plancher pelvien, et il est alors d’autant plus essentiel de procéder à une rééducation périnéale à travers un entraînement musculaire. Pour cela, il faut attendre que la plaie soit refermée, mais il n’est pas nécessaire d’attendre que la cicatrice soit parfaitement lisse. Il faut donc demander son avis à son médecin ou sage-femme pour la rééducation.
Problèmes d’incontinence liés au poids ou à l’âge
Que vous soyez affectés par de légères fuites urinaires ou par une incontinence plus prononcée nécessitant le port d’une protection, la rééducation sera bénéfique pour traiter le problème et les résultats seront visibles même au court terme. C’est pourquoi il faut commencer la rééducation périnéale dès le début des symptômes.
En cas de problèmes de prostate
Toute affection de la prostate, qu’il s’agisse d’une hypertrophie, d’une infection ou d’un cancer, gagne à être accompagnée d’une rééducation de la prostate, en cela que ces affections peuvent également avoir un impact sur le la continence urinaire et la performance sexuelle.
Lors de la ménopause
La ménopause peut amener son lot d’inconforts, notamment un relâchement des muscles et un défaut de lubrification vaginale. En contractant votre plancher pelvien, vous allez alors stimuler votre circulation sanguine, et donc la lubrification vaginale. Que ce soit pour prévenir le relâchement musculaire ou pour soulager un inconfort, la ménopause est un moment propice pour commencer la rééducation.
Sources
(1)A. Bourcier. « Sport et pathologie périnéale. Prévalence et physiopathologie ». Correspondances en pelvi-périnéologie, n°1, vol. III, janvier/février/mars 2003.
(2)L. Wagner ; Association Française d’Urologues (AFU). « Incontinence : l’AFU se mobilise pour en parler ouvertement ! ». Communiqué de presse spécial semaine de la continence, 7 mars 2016.
(3)Deffieux, X., Vieillefosse, S., Billecocq, S., Battut, A., Nizard, J., Coulm, B., & Thubert, T. (2015). Rééducation périnéale et abdominale dans le post-partum: recommandations. Journal de Gynécologie Obstétrique et Biologie de la Reproduction, 44(10), 1141-1146.